Mémoires de stèles
Mémoires de stèles.

L'oubli est le second linceul des morts. (Alphonse de Lamartine)

Cette citation de Lamartine résume bien notre propos.
En effet, force est de constater que, de nos jours, de nombreux monuments funéraires anciens disparaissent de nos cimetières en raison de leur manque d'entretien.
Relativement préservés jusqu'à ces dernières années, les cimetières ruraux font maintenant l'objet de mesures de reprise, qui entraînent, à plus ou moins long terme, la vente de concessions abandonnées et la disparition des monuments.
Cette constatation nous a donné l'idée de relever l'ensemble des inscriptions des tombes les plus anciennes qui, en quelque sorte, font partie de la mémoire collective de nos villages.
A travers elles, revit toute une époque, celle de la seconde moitié du XIXème siècle et des premières années du XXème siècle.
Au grè des inscriptions, ressurgit toute une société, celle des notabilités villageoises sur les tombeaux desquels s'affichent pompeusement titres et décorations, un monde où la religion reste omniprésente, comme le témoignent les nombreuses sépultures ecclésiastiques relevées au cours de nos recherches.
Pourtant, chaque cimetière a son histoire et ses propres spécifités:

Certains ne semblent pas avoir subi de modifications notables depuis la fin du XIXème siècle, c'est le cas des cimetières de Lambres et de Norrent-fontes et dans une mesure moindre ceux de Berguette et de Ligny-les-aire.
Ceux-ci conservent encore un nombre impressionnant de monuments anciens.
Beaucoup de cimetières ont fait l'objet de trans lations, ceci à cause du développement de la population à la fin du XIXème siècle avec l'arrivée de l'industrie (Auchel, Burbure, Cauchy, Isbergues).
Pendant la période de l'entre-deux guerres, plusieurs nécropoles ont été transférées (Blessy, Ecquedecques, Molinghem, Witternesse) amenant la disparition de nombreuses stèles.

D'autre part, certaines municipalités eurent très tôt le souci de mettre un peu d'ordre dans l'anarchie qui régnait dans certains cimetières en procédant par exemple à un alignement systématique des sépultures.*

Le cas du cimetière de Quernes est quant à lui, tout à fait particulier, son déplacement hors de l'agglomération au début des années 1960, a provoqué la disparition de tous les monuments anciens.

Pascal Guillemant


*: Pour exemple, le conseil municipal d'Auchy-au-Bois, autorise dans sa séance du 20.11.1933 le maire à traiter à l'amiable avec un marbrier pour l'enlèvement des pierres tombales et débris provenant de tombes abandonnées. en échange, le marbrier étant tenu de repeindre les lettres du monument aux morts.

En vente à l'A.D.C.A pour le prix de 10 euros.
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