CHIRURGIENS, MEDECINS et OFFICIERS DE SANTE AUX XVIIIè et XIXè SIECLES.

L'histoire de la chirurgie est assez complexe et il découle que les titres sont variés et ne représentent pas tous la même qualification.

Ce n'était pas une charge que l'on pouvait acheter et il y avait un enseignement à recevoir que l'on peut appeler apprentissage ou études selon l'époque et aussi la ville.

A Paris, en 1554, la Communauté de Saint-Côme crée une école de chirurgie où les élèves doivent être lettrés et d'où seront issus les chirurgien royaux. Ces chirurgiens et ceux instruits par une communauté d'une grande ville de province ou par leur présence près d'un maître par opposition à ceux à robe courte que sont les barbiers chirurgiens issus des barbiers autorisés en 1364 par Charles V à faire des pansements et soigner plaies et bosses. En 1655 la fusion des deux groupes est imposée.

Jusqu'au milieu du XVIIIè siècle les chirurgiens font partie du Corps des Arts et Métiers formés selon le système en usage dans les corporations. Ils étaient hors de l'Université.

Une hiérarchie rigide existait dans les corporations : apprenti, compagnon et maître, ce dernier réunissait autour de lui des hommes qu'il initiait et qui l'aidaient dans son travail.

L'obligation d'entrer dans une jurande était très ancienne (1260) et se faisait après examen des capacités du chirurgien postulant. L'autorité royale, par édit de Marly de 1707, décide de mettre un peu d'ordre et d'harmoniser la formation des chirurgiens et, par les édits de 1723, 1743, 1747 et 1750 trois sortes de maîtrise sont créées :
- une maîtrise rurale assez facile à obtenir, pour ceux voulant exercer dans les bourgs et hameaux.
- une maîtrise de seconde classe pour les villes où les chirurgiens étaient collégiés.

Des droits d'examen étaient perçus pouvant aller jusqu'au 3000 livres pour la maîtrise de haut niveau.

Par arrêt royal de 1727 existera à Montpellier une formation à la Faculté de Médecine qui aboutira au diplôme de docteur médecin et chirurgien différent du diplôme de chirurgien et maître chirurgien délivré par l'école de la congrégation des chirurgiens de cette ville.

Le titre de maître chirurgien avait un caractère local et, un changement de domicile et l'entrée dans une autre jurande en découlant était précédée d'un examen de contrôle (sauf pour ceux de Paris et Montpellier). Pour les chirurgiens militaires ou des hôpitaux militaires la formation se faisait obligatoirement dans les écoles militaires et la maîtrise n'était pas exigée; les chirurgiens militaires ne pouvaient exercer dans le civil.

Les chirurgiens étaient bien plus nombreux dans les petites villes et les campagnes que les médecins et, leurs visites étaient payées moins chères que celles des médecins. Aussi les chirurgiens avaient-ils souvent un autre métier en complément. Un édit du 17 janvier 1708 créa "un corps permanent d'officiers de santé", c'est-à-dire véritablement uu service de santé militaire, limité initialement à 267 médecins et chirurgiens. Les hôpitaux d'instruction et les anciennes écoles royales de chirurgie étaient à la base du recrutement des officiers de santé. Après 1792, les besoins en médecins et chirurgiens militaires deviennent énormes (près de 10000 en 1794). Pour obtenir ces effectifs, on fait entre autres appel à de nombreux médecins et chirurgiens civils.

En 1803, le terme "d'officier de santé" désignera en outre un (sous doctorat) ne permettant pas de pratiquer les interventions chirurgicales. Sous l'Ancien Régime des diplômes de médecine et de chirurgie étaient distincts.

Dans la première moitié du XIXè siècle, il faut distinguer trois catégories de médecins :
- les chirurgiens qui sont assez rares à cette époque. Ils pratiquent la haute chirurgie (amputation d'un membre, ablation d'un organe, opération césarienne, cataracte, embryotomie, etc), de la petite chirurgie (accouchements, saignées, fractures, luxations).
- les médecins qui sont hautement diplômés et peuvent exercer la médecine tout comme les chirurgiens, sur toute l'étendue du territoire français.
- les officiers de santé : ce sont des médecins de second ordre, autorisés à exercer sans avoir le grade de docteur.

Leurs droits sont limités par des lois. Ils ne sont pas toujours bacheliers mais justifient de douze inscriptions dans une faculté de médecine. Il ne leur est pas parmis de pratiquer de grandes opérations chirurgicales, sinon sous la surveillance et l'inspection d'un docteur. De plus, ils n'ont le droit d'exercer que dans un seul département: celui où ils passé leur examen. Ils ne peuvent donc pratiquer que la petite chirurgie.

Officier de santé et médecin de bienfaisance en 1856.

Théophile BRANLY, mon bisaïeul, né le 24 mars 1825 à St Hailiare-Cottes, exerça la médecine en tant qu'officier de santé de 1853 à 1862 dans les communes de Ligny-les-Aire, Auchy-au-Bois, Westrehem, Ames et Rely.

Il fut également nommé "médecin de bienfaisance" pour ces villages.

La désignation du service des médecins de bienfaisance est définie dans "l'annuaire administratif et statistique du Pas-de-Calais" comme suit :

Médecine gratuite en faveur des communes rurales dépourvues d'hospices.

Par un arrêté du 29 mars 1856, Mle Préfet a institué les services des médecins de bienfaisance chargés de soigner
gratuitement les malades des communes rurales dépourvues d'hospices.

Les médecins de bienfaisance ont pour mission:
1) de donner gratuitement leurs soins aux malades indigents,
2) de pratiquer les vaccinations et d'en constater la réussite ou l'insuccès,
3) d'exercer une surveillance médicale et morale sur les enfants trouvés ou abandonnés, sur les orphelins pauvres
et sur les vieillards ou infirmes placés au compte du département chez les particuliers,
4) de constater le décès des individus qu'ils ont soignés,
5) en cas d'épidémie, de prescrire les mesures hygiéniques les plus urgentes en attendant l'arrivée du médecin
spécial des épidémies et de seconder ce dernier dans l'accomplissement de sa mission
6) de correspondre avec le comité d'hygiène publique et de salubrité de l'arrondissement pour tout ce qui intéresse la fonction publique.

Pour l'arrondissement de Béthune:
MM. BALESDANS à Oignies: Oignies
BEAUVOIS à Estrée-Cauchy: Estrée-Cauchy, Fresnicourt
BIDENT à Richebourg l'Avoué: Eichebourg St-Vaast
BLONDEL à Busnes: Busnes
BOULANGER à Lillers: Berguette
BRANLY à Auchy-au-Bois: Ames, Rely, Auchy-au-Bois, Ligny-les-Aire, Westrehem
BRUNEL à Noeux: Noeux, Labourse et Verquigneul,
etc...

Mon ancêtre, M.BRANLY, mourut de la fièvre typhoïde, à 38 ans le 34 août 1862 à Auchy-au-Bois, lors d'une épidémie.

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Fernande DUMETZ-SAILLOT

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